Le gouvernement néerlandais octroie une aide financière à KLM suite à la crise du coronavirus

Le gouvernement soutient KLM à hauteur de 3,4 milliards d’euros, dont 2,4 milliards au maximum sous forme d’une garantie des prêts bancaires et un milliard au maximum sous forme d’un prêt direct. Il a par ailleurs été convenu avec Air France-KLM que le délai de préavis pour la résiliation unilatérale des accords concernant la fonction de plateforme de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol (les garanties d’État) passe de neuf mois à cinq ans. Premier opérateur de Schiphol, KLM est d’une importance cruciale pour l’aéroport. L’allongement du délai de préavis constitue un gage de sécurité pour KLM et Schiphol et favorise, ce faisant, l’intérêt public.

Les conditions posées par le gouvernement à cette aide financière sont notamment une contraction des coûts de 15 % au sein de KLM, la réduction du nombre de vols de nuit et des efforts manifestes en faveur de la durabilité. En vue de contrôler la mise en œuvre des accords, le gouvernement a nommé un administrateur chargé de veiller à l’affectation des fonds. Le plan d’aide pour KLM a été officiellement soumis à la Commission européenne pour approbation.

Wopke Hoekstra, ministre néerlandais des Finances, et sa collègue Cora van Nieuwenhuizen (Infrastructure et Gestion de l’eau) ont informé la Chambre des représentants aujourd’hui à ce sujet. Si le gouvernement octroie cette aide, c’est en raison de l’importance de KLM pour le réseau international de Schiphol, qui contribue largement à la vigueur de l’économie et à l’emploi aux Pays-Bas.  

Selon le ministre des Finances, « la consolidation des accords sur les garanties d’État en vigueur depuis la fusion de 2003 est une bonne chose. Cela offre de meilleurs gages en ce qui concerne l’intérêt public de Schiphol et de KLM et, au final, l’intérêt public national. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles le gouvernement avait décidé, l’an dernier, d’augmenter sa participation au capital ».

Conditions

Le gouvernement assortit son soutien financier de conditions. Une diminution des salaires sera ainsi demandée : de 20 % minimum pour les rémunérations correspondant à plus de trois fois le salaire médian et, pour une répartition équitable, d’un taux moindre pour les salaires moins élevés.

Pendant toute la période d’aide, le versement de dividendes aux actionnaires sera suspendu de même que l’attribution de bonus ; le nombre de vols de nuit passera de 32 000 à 25 000. KLM s’engage également à contribuer à l’objectif de réduction des émissions de CO2 par les transports aériens néerlandais.

Par ailleurs le gouvernement juge nécessaire que le groupe Air France-KLM et ses deux filiales (KLM et Air France) adoptent un plan de restructuration permettant de réduire les coûts.

Garantie et prêt direct

Les prêts seront autant que possible financés par le marché. L’État garantira au maximum 90 % du montant du prêt alloué par un groupe de 11 banques néerlandaises et internationales.

Le prêt direct octroyé par l’État néerlandais s’arrêtera fin 2025. Il sera versé par tranches qui dépendront du respect des conditions stipulées. Chaque nouvelle tranche du prêt ne sera versée que si ces conditions sont remplies à la satisfaction de l’État néerlandais.

Des concertations intensives ont dernièrement été menées avec le groupe Air France-KLM, sa filiale KLM et l’État français à propos du soutien financier et de l’avenir de l’entreprise. En dépit des avancées réalisées, beaucoup reste à faire pour garantir la position d’Air France et de KLM sur le marché très compétitif du transport aérien international.